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Jet privé et empreinte carbone

Le jet privé est souvent pointé du doigt comme l’un des moyens de transport les plus polluants avec une empreinte carbone démesurée. Depuis quelques années, les compagnies aériennes nouent des partenariats avec des organismes - comme SkyCo2 - pour compenser ces rejets moyennant finance. 

Combien un jet privé rejette-t-il de Co2 ? 

Le conseil international de l’aviation d’affaires (IBAC), situé à Montréal, publie très régulièrement un état des lieux des émissions de Co2 des jets privés. A ce titre, le Global Express de Bombardier serait l’un des avions les plus polluants. Il rejette 2 051 tonnes de Co2 pour 400 heures de vol contre 2 920 pour un Airbus ACJ319, 1 632 pour un Gulfstream G650 ou 672 pour un Embraer Phenom.   

Au kilomètre un jet émet jusqu’à 20 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’un avion de ligne classique. 

Les solutions pour minimiser l’empreinte carbone de votre voyage en jet privé 

Compenser les émissions 

Première solution pour minimiser votre empreinte carbone si vous voyagez en jet privé ? Compenser les gaz à effet de serre émis pendant le vol en payant une somme qui s’ajoute au prix de la location du jet. Ainsi, lorsque vous réservez votre vol, la compagnie GlobeAir vous propose une majoration du tarif pour vous offrir un vol neutre en carbone, un vol positif (vous compensez davantage que ce qui a été consommé) ou une compensation double par rapport à un trajet neutre.   

Le tableau ci-dessous vous indique le prix du vol d’affaires sans compensation et avec les différents types de compensations. 

Trajet Tarif sans compensation carbone
Tarif pour un vol neutre en carbone
Tarif pour un vol positif
Tarif pour une compensation double par rapport à un vol neutre
Paris-Genève
4 080 euros
4 117 euros
4 137 euros
4 155 euros
Paris-Lyon
5 190 euros
5 229 euros
5 248 euros
5 267 euros
Paris-Marrakech
16 810 euros
16 949 euros
17 020 euros
17 087 euros
Paris-Tel Aviv
23 240 euros
23 419 euros
23 512 euros
23 599 euros

Certaines compagnies incluent le montant de la compensation dans le prix du billet.

Privilégier les vols à vide

Les trajets d’un jet privé pour aller chercher des passagers est un vol à vide qui émet donc du Co2 de manière “inutile” puisque l’appareil ne transporte que les membres d’équipage. Le fait de réserver ce type de vol évite ce phénomène et vous permet aussi de bénéficier de réductions, variables selon les compagnies. Certaines vous faisant bénéficier de 90% de réductions sur ces vols dits empty legs. 

Choisir des jets privés qui produisent peu de gaz à effet de serre

Certains jets sont aussi moins émetteurs de Co2 que d’autres. Logiquement les turbopropulseurs et light jets affichent une empreinte carbone moindre que les gros porteurs. Le tableau ci-dessous donne quelques chiffres d’émissions de gaz à effet de serre pour un trajet Paris Le Bourget -Londres Luton en fonction de l’appareil : 

Appareil Rejets de Co2
Beechcraft Hawker 400XP
474 kg Co2 par personne
Beechcraft King Air 350
645 kg Co2 par personne
Bombardier Challenger 850
484 kg Co2 par personne
Bombardier Learjet 60
1 200 kg Co2 par personne
Cessna Citation CJ2
1 299 kg Co2 par personne
Embraer Phenom 300
866 kg Co2 par personne
Dassault Falcon 7X
1 452 kg Co2 par personne

Les évolutions technologiques pour rendre les jets privés moins polluants 

L’avion électrique

Des évolutions technologiques sont à l’oeuvre pour rendre les jets privés moins polluants. Cela passe d’abord par le développement d’appareils fonctionnant avec une énergie moins polluante voire neutre en carbone. Airbus a ainsi développé l’E-Fan, un avion double hélice fonctionnant à l’électricité. Pour l’heure ce type d’appareils ne pourrait embarquer que 100 passagers sur une courte distance (un essai de traversée de la Manche a été couronné de succès). Tout à fait suffisant donc pour concevoir des jets privés électriques pour des trajets sur le continent européen.

Le Pipistrel est le premier avion privé à propulsion entièrement électrique. Mais il ne s’agit pas d’un jet à proprement parler mais davantage d’un petit avion de tourisme qui peut parcourir entre 100 et 200 kilomètres. 

Les jets privés hybrides

Pour le marché du jet privé, l’hybride semble être une meilleure solution. On peut ainsi citer le VoltAreo, fruit de l’imagination d’une startup française implantée en Aquitaine. L’appareil fonctionne avec un moteur à combustion interne et trois moteurs électriques.

Trois jets privés sont en cours de développement (commercialisation prévue en 2022) : l’un de quatre places, le deuxième de six places et le dernier de 10 places. Côté autonomie, il pourra parcourir 1 350 kilomètres sur une durée de 3 heures et demie environ. Gros avantage ? Il n’a besoin que de 548 mètres pour décoller et atterrir. Et côté émissions de gaz à effet de serre il consomme 80 kg de carburant par heure contre 141 pour un avion à turbine. Les émissions de Co2 sont donc réduites. 

Les avions fonctionnant avec d’autres sources d’énergie 

Le solaire constitue aussi une piste de développement pour alimenter avions et jets privés. Sur le modèle du célèbre Solar Impulse on peut citer le SolarStratos.

Il ne s’agit pas d’un jet privé mais d’un appareil conçu pour visiter la stratosphère. Il dispose de deux places, peut voler six heures et résister à des températures de l’ordre de -70°C.

Fonctionnant en partie à l’énergie solaire l’Eraole est un avion monoplace qui vole aussi à l’aide de biocarburants et d’hydrogène. Il se déplace à une vitesse de 80 à 100 kilomètres/heure grâce à 30 m2 de panneaux solaires disposés sur ses ailes. Un vol fructueux a rallié La Roche-Sur-Yon à Montpellier en octobre 2020.

Augmenter la taille des ailes des avions pour améliorer la portance

Enfin une autre piste est d’augmenter la taille des ailes des avions pour améliorer leur portance. C’est le pari de Boeing avec son 777X qui n’a pas encore été mis en service à cause de la pandémie de la Covid-19.

Diminuer l’empreinte écologique des trajets en avion passe donc à la fois par des évolutions technologiques et un effort financier de la part des compagnies et/ou des passagers pour s’acquitter d’une compensation carbone. Il faut toutefois garder à l’esprit que l’aérien ne représente que 11% des gaz à effet de serre dans le monde et l’aviation privée moins de 0,1% des émissions totales de CO2.